TransPlant

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“Si nous avions porté autant d’énergie à chercher comment communiquer avec les arbres que nous en avons consacré à l’extraction et à la transformation du pétrole, peut-être que nous serions capables d’éclairer une ville par la photosynthèse, ou nous pourrions sentir la sève végétale courir dans nos veines, mais notre civilisation occidentale s’est spécialisée dans le capital et la domination, dans la taxonomie et l’identification, pas dans la coopération ni dans la mutation.”
Paul B. Preciado

TransPlant : Green is the new Red est un projet transdisciplinaire d’hybridation plante/humain/animal/machine que Quimera Rosa a initié en 2016 et qui va se développer tout au long des prochaines années. TransPlant est un projet de bio-art basé sur l’auto-expérimentation ainsi qu’un processus qui engage un corps dans une transition interbioformae (1). TransPlant met en dialogue des disciplines comme l’art, la philosophie, la biologie, l’écologie, la physique, la botanique, la médecine, les soins infirmiers, la pharmacologie et l’électronique. Par le biais de diverses pratiques de bio-hacking, TransPlant s’inscrit dans les débats en cours sur la notion d’Anthropocène, et ce depuis une perspective non basée sur “l’exceptionalisme humain et l’individualisme méthodologique” (2), sinon qui aborde le monde et ses habitants comme le produit de processus cyborg, de devenir avec (3), de sympoïèse (4).

Le développement de ce projet est basé sur l’interaction de différents axes destinés à produire des changements de subjectivité et à déconstruire différents types de récits qui présentent le corps comme une unité. Ces axes sont pour le moment : hybridation du sang humain avec de la chlorophylle par un protocole régulier d’injections par intraveineuse, traduction externe du processus par des tatouages à la chlorophylle, implantation d’une puce électronique RFID où seront stockées les données du processus et présentant le corps comme une somathèque5, développement et connexion au corps de senseurs propres aux plantes (niveau d’acidité de l’environnement, ondes électro-magnétiques spécifiques…) et feed-back avec l’activité corporelle, auto-expérimentation médicale sur condylomata acuminata, constitution d’une base de donnée publique open-source des expérimentations.

site web du projet: http://quimerarosa.net/transplant

Notes:

(1) Nous avons recours à ce néologisme (entre-diverses-formes-de-vie) pour éviter des expressions telles que inter-espèces ou inter-règnes qui ne feraient que reprendre des taxinomies que précisément nous prétendons déconstruire.
(2) Donna Haraway. Extrait de « Staying with the trouble : Sympoièse, figures de ficelle, embrouilles multispécifiques », conférence donné au colloque « Gestes spéculatifs » à Cerisy en 2013 (traduit par I. Stengers, B. Zitouni et V. Despret).
(3) Concept créé par Vinciane Despret et repris par Donna Haraway.
(4) Concept utilisé par Donna Haraway en opposition au concept d’autopoïèse, qui vise en particulier à décrire le vivant. Un système autopoïétique (auto-produit) est composé par des unités autonomes, aux frontières bien définies et homéostatiques, capables de se produire elles-mêmes, en permanence et en interaction avec leur environnement, et ainsi de maintenir leur organisation. Un système sympoïétique (produit collectivement) suggère au contraire un système où il n’est pas possible d’attribuer la production collective à des unités aux frontières spatiales et temporelles bien définies.

 

collage transplant  web

 

TransPlant a démarré en juin 2016 avec une résidence de lecture à l’association Ou/Vert à Paris. Et, c’est au Transpalette, à Bourges, qu’une installation et une performance produites par Emmetrop marqueront en novembre la première étape de ce projet, à l’occasion de la réouverture de ce centre d’art contemporain et des Rencontres Bandits-Mages.

 

 

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INVITATION ENTROPIABAT-1